Avec environ 60 employés, dont 45 basés en France, 10 aux États-Unis et 5 au Royaume-Uni, Mistral se concentre sur le développement de produits et la recherche. La société se distingue par son approche open source, rendant son code disponible pour que tout le monde puisse l'examiner, le personnaliser et le réutiliser, ce qui séduit de grandes entreprises souhaitant garder un contrôle total sur leurs données.
Son CEO Arthur Mensch a confirmé ce mardi que son entreprise avait levé 600 millions d'euros lors d'un tour de financement de Série B qui porte sa valorisation à près de 5,8 milliards d'euros. Ce tour de financement, mené par General Catalyst, a également vu la participation d'investisseurs comme Lightspeed Venture Partners, Andreessen Horowitz, Nvidia, Samsung, Salesforce, Cisco, IBM et BNP Paribas. Les principaux éléments avaient déjà circulé (lire Qant du 13 mai). En décembre, Mistral avait déjà levé 385 millions d'euros pour atteindre une valorisation de 2 milliards d'euros (lire Qant du 11 décembre 2023).
Des modèles, un chat et du code
Le modèle économique de Mistral repose principalement sur la vente de modèles de langage payants via une interface de programmation d'application (API), bien que la majorité de ses modèles soient disponibles en open source. Les modèles avancés de Mistral, comme Mistral Large, sont des modèles propriétaires conçus pour être utilisés via une API payante. Parmi les modèles open source de Mistral, on trouve les Mistral 7B, 8x7B et 8x22B, publiés sous la licence Apache 2.0, une licence open source sans restrictions d'utilisation ou de reproduction au-delà de l'attribution.
En plus de ses modèles propriétaires, Mistral propose un chatbot gratuit appelé Le Chat (lire Qant du 27 février), actuellement gratuit, et un modèle d'IA générative pour le code nommé Codestral (lire Qant du 30 mai), qui a une licence restrictive interdisant l'utilisation commerciale de ses sorties. La start-up a également établi des partenariats de distribution avec des fournisseurs de cloud, notamment Microsoft Azure, et Microsoft détient une participation minoritaire dans Mistral AI.
Un David français face aux Goliaths américains
Cependant, la durabilité de ce modèle économique reste incertaine. Selon des sources internes, moins de 10% des clients de Mistral utilisent les modèles payants les plus grands, la majorité préférant les versions gratuites. Cette situation est en partie due à la performance encore inférieure des plus grands modèles de Mistral par rapport à ceux de ses concurrents comme OpenAI et Anthropic. De plus, Mistral doit faire face à la concurrence croissante de Meta et de sa famille de modèles Llama 3.
Les fonds récemment levés seront utilisés pour accélérer la commercialisation des produits de Mistral et pour acquérir davantage de ressources informatiques. Arthur Mensch, le CEO de Mistral, a souligné l'efficacité capitalistique de l'entreprise, déclarant qu'elle avait réussi à construire des modèles compétitifs avec une fraction des coûts nécessaires à des entreprises comme OpenAI.
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