Apptronik lève 350 millions dans un marché qui s’ouvre

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La société de robotique Apptronik a annoncé une levée de fonds de 350 millions de dollars destinée à accélérer le développement de son robot humanoïde Apollo, en partenariat avec Google DeepMind. En filigrane, Figure AI, alliée d’OpenAI, s’apprête à lever 1,5 milliard et Meta crée son propre département robotique. Comme Tesla.

Apptronik, une start-up américaine spécialisée dans la conception de robots humanoïdes, vient de lever 350 millions de dollars dans le cadre d’un financement de série A. Ce tour de table a été mené par les fonds d’investissement B Capital et Capital Factory, avec la participation de Google. L’objectif est d’accélérer le développement de son robot Apollo et d’étendre ses capacités de déploiement dans des environnements industriels.

Apollo 9

Basée à Austin, au Texas, Apptronik est issue d’un projet universitaire. Ses travaux dans la robotique humanoïde remontent à 2013, lorsque des chercheurs de l’université du Texas ont participé au concours Nasa-Darpa avec le robot Valkyrie. Trois ans plus tard, l’entreprise a été officiellement créée et a poursuivi le développement de robots adaptés aux besoins de l’industrie. Au fil des années, Apptronik a conçu 15 systèmes robotiques et collaboré avec des partenaires tels que la Nasa et Nvidia.

Avant cette levée de fonds, elle avait réuni 28 millions de dollars et mené des projets pilotes avec des entreprises comme Mercedes (lire Qant du 19 mars 2024). Son modèle actuel, Apollo, est conçu pour réaliser des tâches répétitives et pourrait, à terme, être commercialisé à un prix inférieur à celui d’un véhicule automobile. L’entreprise travaille actuellement sur la neuvième version d’Apollo et cherche à optimiser les coûts de production pour proposer des solutions adaptées aux entreprises.

Bien que ses robots soient encore en phase de test, l’entreprise envisage un déploiement progressif à partir de 2026. Dans un premier temps, les robots développés par Apptronik seront principalement destinés aux secteurs de la logistique et de la fabrication. L’entreprise envisage cependant d’autres applications, notamment dans le domaine des soins et de l’assistance à domicile, mais ces usages nécessiteront des évolutions technologiques et une baisse des coûts avant d’être viables à grande échelle.

Marier IA et robotique

Apptronik collabore avec Google DeepMind pour le développement de l’intelligence artificielle embarquée de ses robots. Ce partenariat vise à améliorer leur autonomie et leur capacité d’adaptation aux environnements industriels. D’autres entreprises du secteur adoptent une approche similaire en nouant des alliances avec des acteurs spécialisés en intelligence artificielle.

Boston Dynamics, par exemple, travaille avec Toyota Research Institute et le Robotics AI Institute, tandis que Figure AI a établi un partenariat avec OpenAI. Celle-ci, qui a levé 675 millions de dollars en série B l’an dernier, est en passe de lever 1,5 milliard supplémentaires, sur une valorisation de 39,5 milliards, d’après l’agence Reuters, samedi. Cela ferait de la start-up californienne l’entreprise la mieux financée de son segment, dépassant UBTech Robotics, cotée à Hong Kong, qui a levé au total environ 1,2 milliard de dollars.

Reuters a également révélé, vendredi, que Meta s’apprête à créer un groupe dédié à la robotique humanoïde au sein de son département consacré au métavers, le Reality Lab. Le groupe sera dirigé par Marc Whitten, ancien CEO de la start-up de taxis autonomes Cruise, rachetée par General Motors et sortie de route après un accident mal géré (lire Qant du 10 novembre 2023). Le groupe sera consacré à la création de robots humanoïdes grand public, basé sur la série de LLM Llama de Meta.

Tesla, au contraire, compte utiliser ses robots Optimus dans ses propres usines. Elon Musk prévoyait, l’an dernier, une mise en production à partir de cette année. Le marché des robots humanoïdes connaît une croissance rapide. D’après une estimation de Goldman Sachs, il pourrait atteindre 38 milliards de dollars d’ici 2035.

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