Si ce n’est toi, c’est donc ton frère

Perplexity pris la main dans le sac. • Qant avec GPT-4o

La BBC accuse Perplexity d’utiliser ses contenus sans autorisation et exige l’arrêt immédiat du scraping, la suppression des données et une compensation financière. La start-up a beau jeu de dénoncer une manœuvre politique.

  • La BBC a adressé la semaine dernière une mise en demeure à Perplexity AI, accusant l’entreprise d’avoir utilisé ses contenus pour entraîner un modèle d’intelligence artificielle sans autorisation.
  • Le courrier demande à Perplexity de cesser immédiatement l’utilisation des contenus de la BBC, de supprimer les données concernées et de soumettre une proposition d’indemnisation financière.
  • La BBC affirme que des extraits de ses articles ont été reproduits mot à mot dans les réponses générées par le chatbot de Perplexity, ce qui nuit d'après elle à sa réputation et viole ses conditions d’utilisation.
  • Le groupe audiovisuel britannique souligne que ses fichiers "robots.txt" interdisent le scraping par deux crawlers de Perplexity, mais affirme que ces consignes ne sont pas respectées.
  • EN REGARD : Mauvaise cible. Perplexity rejette les accusations de la BBC, qualifiant sa démarche de "manipulative and opportuniste". Elle met en avant qu’elle ne développe pas de modèles d’intelligence artificielle mais propose un outil qui synthétise des informations issues du web.
  • À SURVEILLER : La guerre informationnelle dans les chatbots. La responsabilité ultime du différend tient aux modèles de fondation, agrégés par Perplexity AI. Par exemple, quand le New York Times accuse OpenAI (lire Qant du 8 janvier 2024) de reproduire ses articles en contournant le paywall d’abonnement, il met en réalité en accusation les modalités d’entraînement de GPT-4, et non ChatGPT. Dans le cas de la BBC, il s’agit au contraire d’articles en accès libre. On peut même argumenter qu’en rayonnant dans les modèles d’IA, la “Beeb” remplit une mission de service public contre les sites de désinformation qui tentent de tirer les modèles à eux. La BBC, toutefois, prend le parti de ses fournisseurs, producteurs et journalistes, en vent debout depuis le mois de février contre une consultation du gouvernement britannique qui pourrait autoriser le scraping de contenus protégés sans accord préalable (lire Qant du 26 février).

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