Sur le front ukrainien, l’emploi intensif des drones a changé l’art du combat. Jamais ces engins n’avaient été utilisés à une telle échelle. D’outils spécialisés, ils sont passés au rang d’armes incontournables du champ de bataille. Presque chaque brigade ukrainienne comporte désormais une compagnie de drones d’attaque, et la plupart des unités sont dotées de mini-drones de reconnaissance. Cette massification s’explique par la variété des missions et des types de drones mis en œuvre, que l’on peut regrouper en quatre catégories.
Les quatre drones de l’Apocalypse
Souvent d’origine civile, les micro-drones quadricoptères légers sont destinés à la reconnaissance rapprochée et à l’observation en temps réel du terrain. Un exemple courant est le DJI Mavic, un drone commercial qui ne coûte que quelques milliers d’euros, utilisé dans les tranchées pour surveiller le no man’s land et corriger les tirs d’artillerie. Ces petits drones discrets offrent aux soldats une vue aérienne de l’ennemi, à moindre coût, comblant l’absence de moyens aériens traditionnels près du front.
Plus connus, les drones kamikazes FPV (First Person View), sont dérivés de drones de course pilotés via un casque, modifiés pour emporter une charge explosive. Lancés depuis quelques kilomètres à l’arrière, guidés par un opérateur, ils foncent à toute vitesse s’écraser sur la cible. Redoutables et bon marché, un drone FPV ne coûte quelques centaines d’euros, parfois moins de 500 euros, explosif compris. Malgré cette simplicité, ils peuvent détruire des équipements coûteux (chars, canons…) en visant leurs points faibles – par exemple une trappe ouverte ou le compartiment moteur. Leur précision redoutable permet même d’atteindre des cibles mobiles mieux qu’un obus d’artillerie classiques. Largement utilisés par l’Ukraine, ces mini-drones suicides sont devenus l’une des armes phares du conflit.
Drone de guerre
Tertio, les drones de surveillance et d’attaque de plus grande portée (drones ailés tactiques ou Male – Moyenne Altitude Longue Endurance) sont opérés depuis l’arrière, ils embarquent des caméras à longue focale ou des armements légers pour frapper plus loin. En début de guerre, l’Ukraine a employé le Bayraktar TB2 turc, devenu ainsi fameux, pour cibler les blindés russes. La Russie pour sa part utilise des drones de renseignement comme l’Orlan-10 pour guider son artillerie. Ces systèmes plus coûteux voient plus loin et alimentent le renseignement en profondeur : les coordonnées des cibles repérées sont transmises aux systèmes numériques de conduite des feux afin d’orchestrer frappes d’artillerie ou attaques de drones.
Starlink et les réseaux télécoms fournissent ainsi la colonne vertébrale d’un système d’information avancé. « Le logiciel Kropyva ukrainien est une app où une demande à ce qu’on traite une cible » explique par exemple Henri Seydoux : « Exactement ce que fait Uber pour les VTC ».
Longue distance
Enfin, les munitions rôdeuses et drones d’attaque longue distance sont capables de parcourir des dizaines voire des centaines de kilomètres pour frapper l’ennemi en profondeur. La Russie a ainsi lancé dès l’automne 2022 des salves de drones explosifs de fabrication iranienne (Shahed-136) contre des villes ukrainiennes éloignées. Ces engins relativement lents et bruyants coûtent quelques milliers d’euros pièce, bien moins cher que les missiles sol-air nécessaires pour les abattre, ce qui a mis l’Ukraine en difficulté : le coût d’un missile Patriot est de l’ordre d’un million de dollars. De son côté, Kiev développe ses propres drones longue portée (par exemple le Bober ou l’UJ-22) pour frapper des bases et dépôts en territoire russe mais son grand succès, l’opération SpiderWeb de ce printemps, n’a mis en jeu que des petits drones FPV.
Les drones de longue portée élargit encore le théâtre des opérations bien au-delà des lignes de front. On s’en inquiétait fortement, dans les coulisses du dernier sommet de l’Otan. Avec ou sans les États-Unis, les stocks de l’alliance serait bien insuffisants pour répondre dans la durée à une attaque massive de drones Shahed sur un pays balte ou scandinave, par exemple.
Un no-man’s land de 10 kilomètres
La prolifération des drones en Ukraine a rendu le champ de bataille quasi transparent. En permanence, des vols de reconnaissance surplombent les tranchées, fournissant du renseignement en temps réel sur les positions adverses. Plus aucune troupe n’est à l’abri d’un œil électronique : aucun camp n’ayant pu obtenir une franche supériorité aérienne, l’espace au-dessus du front est saturé de drones et d’observations satellitaires.
Conséquence directe : les forces doivent se disperser, se camoufler et limiter les rassemblements, car tout grand mouvement ou regroupement est vite détecté puis pris pour cible. La zone mortelle du champ de bataille, le no-man’s land, s’est dramatiquement étendue : autrefois circonscrite à la ligne de contact directe, elle s’étire désormais jusqu’à 10-15 km en arrière des lignes du fait de la portée des drones.
Menace aérienne permanente
Les combattants doivent aussi composer avec une menace aérienne quasi permanente. Sur le terrain, les soldats apprennent à redouter le vrombissement caractéristique d’un drone au-dessus de leur position : cela signifie qu’ils ont été repérés, ou pire, qu’une attaque est imminente. Les témoignages du front indiquent que les mini-drones larguant des grenades et les drones kamikazes FPV figurent parmi les menaces les plus redoutées des fantassins, ukrainiens comme russes. Les troupes doivent raser les tranchées, limiter les déplacements de jour et renforcer les abris pour échapper à l’ennemi invisible dans le ciel.
Même les chars et véhicules blindés, qui ont permis la guerre de mouvement depuis 1940, ont dû adapter leurs tactiques : en Ukraine, les équipages reculent désormais leurs blindés de plusieurs kilomètres derrière la ligne de front le jour, pour éviter d’être détruits par un petit drone à 500 dollars qui survolerait le secteur et frapperait le tank par le haut, là où le blindage est le plus faible.
Enfin, cette guerre a vu l’essor du combat drone-contre-drone : face aux attaques incessantes, chaque camp envoie aussi ses propres drones pour intercepter ceux de l’adversaire en plein vol : une course aux armements technologiques s’est engagée entre brouillage, anti-brouillage, et innovations tactiques de part et d’autre.
Électrochoc à l’état-major
Le retour d’expérience ukrainien a agi comme un catalyseur pour la pensée militaire française. Certes, il a validé certaines orientations de la loi de programmation militaire (LPM 2019–2025 puis LPM 2024–2030) qui misaient sur l’accroissement des moyens de renseignement, de frappe dans la profondeur et de résilience cyber-électronique. Mais il a aussi mis en lumière des domaines où la France doit combler son retard, notamment dans la flotte de drones tactiques et dans la lutte anti-drones. Cinq enseignements stratégiques et opérationnels principaux se dégagent des combats en Ukraine.
La France a déjà intégré aux entraînements des scénarios de “haute intensité” inspirés de l’Ukraine : par exemple, la formation de la brigade ukrainienne Anne de Kyiv sur le sol français a été menée dans un camp truffé de tranchées, avec usage intensif de drones et de brouillage pour coller aux réalités du front. Mais la guerre en Ukraine illustre surtout une capacité d’innovation en temps réel des belligérants.
Armées agiles
Chaque semaine apporte son lot de nouvelles tactiques ou de nouvelles contre-mesures. Par exemple, les Ukrainiens ont développé des applications mobiles tactiques détournant des smartphones en capteurs de tir d’artillerie ou en systèmes de guidage pour drones. Ils modifient en atelier des drones civils (DJI, Autel…) pour emporter des charges militaires et servir de bombes volantes improvisées. En face, les Russes adaptent leurs munitions (bombes larguées dotées de kits GPS et d’ailerons pour frapper hors de portée de la DCA ) et multiplient les systèmes de brouillage pour aveugler les drones ukrainiens.
La principale leçon, pour les armées occidentales, est donc qu’il leur faut encourager une culture de l’innovation, accepter des solutions imparfaites mais rapides, et exploiter le potentiel dual des technologies civiles. L’armée française veut désormais fournir aux unités des équipements évolutifs (logiciels ouverts, mises à jour fréquentes) pour garder l’ascendant technologique sur l’adversaire. « La guerre des drones, ce sera forcément une guerre de start-up ! » s’exclame Henri Seydoux.
À la vitesse du numérique
Les drones aériens, terrestres et navals, ainsi que l’omniprésence des capteurs, changent la géométrie du champ de bataille. La zone de danger s’étend bien au-delà de la ligne de front classique, tandis que la vitesse à laquelle circulent les informations et les frappes impose un tempo opérationnel très élevé.
Les décisions tactiques doivent donc être plus rapides, sous peine de voir l’ennemi réagir le premier grâce à ses drones : c’est tout l’enjeu de l’accélération de la boucle de décision. En parallèle, la multiplication des menaces (drones, missiles, artillerie) rend la survie en haute intensité bien plus exigeante : elle passe par l’entraînement à des situations saturées (ce que la France a commencé via les exercices Orion 2023, intégrant drones et environnement de guerre durcie) et par l’adaptation constante sur le terrain.
L’œil de Caïn, ou celui de Poutine
Le conflit a démontré qu’aucune force ne peut plus compter sur une zone à l’abri des regards de l’ennemi. Sans supériorité aérienne, les unités terrestres sont en permanence sous la menace d’observations aériennes ou orbitales. Cette exposition permanente à l’ennemi oblige à repenser le camouflage, la dispersion et la protection des troupes.
Les opérations de grande envergure, les mouvements logistiques massifs et les concentrations de forces deviennent extrêmement risqués, dès lors qu’un drone peut surgir à tout moment pour en informer l’artillerie ou l’aviation adverse. Faute d’aviation libre d’agir au-dessus du front, c’est l’artillerie qui a repris son trône d’« arme reine » en Ukraine. Les drones lui permettent des frappes précises en temps réel sur les cibles qu’ils détectent. Ce couple drone-artillerie a une létalité redoutable, contre laquelle les blindés et les tranchées seules offrent peu de salut.
Pour l’armée de terre française, cela conforte la nécessité de renforcer à la fois les capacités d’acquisition de cible (drones de tous types) et la capacité de frappe à distance (artillerie longue portée, munitions guidées), tout en développant des contre-mesures (leurres, brouillage, mobilité accrue) pour survivre sous le feu ennemi. Ce constat a renforcé l’importance des moyens de dissimulation, de guerre électronique et de défense anti-drone pour retrouver une part de supériorité informationnelle sur le champ de bataille.
Simple question d’équilibre
Malgré l’engouement pour ces nouvelles technologies, les analystes militaires soulignent qu’aucun système d’armes n’a, à lui seul, inversé le cours de la guerre en Ukraine. Ni les drones, ni d’autres matériels introduits (comme les obusiers occidentaux ou, demain, les avions F-16) n’ont été des game changers décisifs qui auraient aboli le besoin des autres armes. Chaque innovation a été contrebalancée par une parade opposée (brouilleurs contre drones, défense anti-aérienne contre missiles, etc.).
La puissance militaire reste une affaire d’équilibre entre quantité et technologie, entre puissance de feu et manœuvre au sol. Pour la France, cela signifie qu’il faut intégrer les drones dans une stratégie globale – comme multiplicateurs d’efficacité de l’infanterie, de l’artillerie, de l’aviation – plutôt que de les considérer isolément. L’usage massif des drones ne remplace pas la nécessité de troupes entraînées et déterminées sur le terrain, un point que la guerre en Ukraine a confirmé de façon brutale.
Industrie du drone
En 2023–2024, environ 1 000 drones de tous types auraient été abattus ou détruits chaque jour en Ukraine – un chiffre révélateur de l’ampleur de leur usage. Pour suivre ce rythme, Kiev a entrepris de bâtir une véritable industrie du drone : le ministère ukrainien de la Défense a annoncé son intention d’acquérir 4,5 millions de drones en 2025, tous produits localement, soit trois fois plus qu’en 2024 . L’Ukraine est ainsi devenue le laboratoire vivant du drone militaire. « Si vous travaillez dans la défense et que vous n’êtes pas en Ukraine, vous n’êtes nulle part », déclarait à AP, au salon du Bourget, Alex Vorobei, de la start-up ukrainienne Ailand Systems, qui développe un drone pour détecter les mines.
Pour la France, traditionnellement en retrait dans ce domaine face aux États-Unis, à Israël ou à la Chine, le conflit a servi de déclencheur pour accélérer la structuration de la filière des drones de défense. Sur le plan budgétaire, les besoins mis en lumière par l’Ukraine ont conduit à revoir fortement à la hausse les crédits alloués aux drones. Dès 2023, le rapport Adif-Gicat préconisait 250 millions d’euros par an pour ce segment. La loi de programmation militaire 2024–2030 a intégré cet effort : des centaines de millions sont fléchés vers l’acquisition de drones de renseignement, de drones anti-mines, de munitions rôdeuses, etc., et vers le développement de contre-mesures.
Soutenir le drone français
Cette accélération des investissements vise non seulement à équiper rapidement les forces (pour combler le déficit quantitatif face à l’usage massif qu’on a vu en Ukraine), mais aussi à soutenir l’industrie nationale pour qu’elle atteigne une taille critique. En comparaison, l’Ukraine a pu mettre en service plus de 4 millions de drones (tous types confondus) en situation de guerre totale – un chiffre évidemment sans commune mesure avec la dotation française (quelques milliers d’appareils). Un drone se périme en un ou deux ans comme un smartphone ; il faut donc envisager une production soutenue et le renouvellement fréquent des modèles pour rester au niveau technologique.
En juin dernier, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a évoqué la possibilité de faire produire des drones directement sur le sol ukrainien, en associant Renault à une PME de défense française. L’idée sous-jacente est de marier le savoir-faire de production de masse de l’automobile avec l’expertise drone de la défense, pour équiper rapidement l’Ukraine tout en montant une nouvelle ligne industrielle. Renault a confirmé des discussions en ce sens, bien qu’aucune décision ferme n’ait encore été prise.
Le pari est de faire émerger un leader européen du drone. Outre Renault, Thales, Airbus et Safran manœuvrent en ce sens. Mais quoi qu’il en soit, cette démarche illustre la volonté française de sortir des sentiers battus en matière de coopération de défense, en impliquant des acteurs non traditionnels et en aidant un partenaire stratégique (l’Ukraine) à se doter d’une base industrielle de drones. De même, la France s’est jointe à des initiatives européennes plus larges (via l’Agence Européenne de Défense, ou en coordination avec l’Allemagne, l’Italie, etc.) pour mutualiser les efforts de R&D sur les drones et contrer sa dépendance aux importations hors Europe.
Oskar du drone
Côté start-up, la toulousaine Delair a développé en moins d’un an un drone kamikaze (baptisé Oskar) en réaffectant un de ses drones civils de cartographie, durci pour résister au brouillage russe. Cent Oskar, dotés d’une charge militaire d’une demi-kilo, ont été fournis à l’Ukraine en partenariat avec le groupe européen KNDS (Nexter-KMW). Grâce à cette vitrine ukrainienne, Delair a vu son chiffre d’affaires décoller : d’environ 10 millions d’euros en 2023, il est passé à 30 millions en 2024. D’autres start-up comme Novadem, Drone Volt et ATI ont également bénéficié de commandes de l’armée française ces dernières années
Dans ce paysage en pleine ébullition, cependant, Parrot occupe une place à part. Fondée en 1994 par Henri Seydoux, l’entreprise s’est d’abord illustrée sur le marché des objets Bluetooth puis drones grand public (loisirs, photo aérienne), avant de recentrer ses activités vers les marchés professionnels et militaires. Dès 2021, Parrot a fait le choix stratégique de quitter le segment des drones grand public pour se consacrer aux drones professionnels et de défense.
La Direction générale de l’armement (DGA) a en effet sélectionné Parrot fin 2020, au terme d’un appel d'offres européen, pour fournir des micro-drones aux trois armées (Terre, Marine, Air & Espace). Le contrat-cadre sur 5 ans prévoit la livraison de plusieurs centaines de systèmes (chaque système comprenant deux drones et une station de contrôle) et le développement d’adaptations spécifiques.
Pivot réussi
Ce repositionnement s’est révélé judicieux à la lumière du conflit en Ukraine, qui a fait exploser la demande mondiale en drones militaires. Parrot a ainsi vu ses revenus croître significativement grâce aux budgets de défense en hausse : au premier trimestre 2025, son chiffre d’affaires a grimpé de 17%, à 18 millions d’euros, propulsant son action à +157% sur un an.
Henri Seydoux, fondateur de Parrot, au WIP de Chantilly • D.R.
Son micro-drone vedette, l’Anafi USA, un quadricoptère de 500 g, a été adopté par l’US Army, la Royal Air Force britannique, les Armées françaises et les Forces d’autodéfense japonaises. Compacts et faciles d’emploi, les Anafi répondent à un besoin opérationnel des unités déployées : ils offrent une capacité de reconnaissance instantanée au niveau des sections ou pelotons, là où auparavant il fallait faire appel à des spécialistes. Parrot apporte aux armées un outil léger d’observation jour/nuit (caméra visible + thermique, zoom 32×) capable de détecter un homme à 2 km, avec 30 minutes d’autonomie et un déploiement en moins d’une minute .
Qui plus est, aucun composant critique d’Anafi n’est produit en Chine : entièrement développé en France et fabriqué aux États-Unis, l’Anafi USA a été conçu pour inspirer confiance aux organismes gouvernementaux qui redoutent les risques d’espionnage liés à certains drones asiatiques. Ce point a contribué à son adoption aux États-Unis, où Parrot est le seul non-américain intégré au programme Blue sUAS (liste de drones approuvés pour les agences fédérales).
IA embarquée
En juin 2025, au Salon du Bourget, l’entreprise a dévoilé une nouvelle génération de micro-drones sous le nom d’Anafi UKR, qui intègre les retours d’expérience des combats de haute intensité. Testé en conditions réelles sur le front ukrainien, le drone offre une résilience inédite face aux brouillages et aux menaces électroniques. Il embarque de l’intelligence artificielle embarquée lui permettant de naviguer même en cas de perte du GPS ou du signal radio (vol en environnement GNSS-dénié).
Parrot a cherché à rendre ce drone “combat-proof” : matériaux résistants (plage de température de -36°C à +50°C, norme IP53 pluie/poussière), mise en œuvre ultra-rapide (<2 min), décollage discret à la main, endurance portée à ~40 min avec batterie longue durée, etc. Il a été déployé par plusieurs forces alliées (européennes, nord-américaines) depuis mi-2024 , ce qui témoigne de l’avance prise par Parrot.
Parrot met en avant le fait que des fonctionnalités utiles militairement – robustesse, discrétion, autonomie – sont tout aussi pertinentes pour des missions de sécurité civile (surveillance de foules, suivi de suspects, surveillance de frontières ou d’infrastructures sensibles, opérations de secours en zone sinistrée sans GPS) . En ce sens, Parrot capitalise sur le caractère dual de son innovation : un drone taillé pour la guerre mais qui trouve aussi des débouchés sur le marché intérieur et à l’export, auprès de toutes les entités publiques souhaitant un appareil « durci » et souverain (données maîtrisées, sans dépendance étrangère).
Peut-être que le futur leader européen des drones ne viendra pas d’un groupe du CAC 40.
Pour en savoir plus :
- Ministère des Armées, Quels enseignements pour l'armée de Terre après trois ans de guerre en Ukraine, fév. 2025
- Associated Press
- Reuters