À son tour, VanEck veut tokéniser la dette américaine

Tokeniser la dette américaine • Qant, M. de R. avec GPT-4o

La société américaine d’investissement VanEck lance à son tour un fonds tokenisé adossé aux bons du Trésor américain. Un tout petit marché qui pourrait s’attaquer aux stablecoins pour créer un nouveau “rail” de financement de la dette souveraine.

  • Les faits. VanEck, gestionnaire d'actifs basé à New York avec plus de 116 milliards de dollars sous gestion, vient d’annoncer le lancement de Vbill, son premier fonds tokenisé adossé à des bons du Trésor américain, développé en collaboration avec Securitize.
  • Multichaîne. Le fonds est disponible sur quatre blockchains : Avalanche, BNB Chain, Ethereum et Solana, avec une interopérabilité assurée par Wormhole.
  • Si cher éther. Le seuil d’investissement minimum est fixé à 100 000 dollars pour Avalanche, BNB Chain et Solana, et à 1 million de dollars pour Ethereum. Les coûts de transaction plus élevés sur Ethereum nécessitent en effet un investissement plus important pour compenser ces frais.
  • De la titrisation à la tokenisation. Securitize, une plateforme de tokenisation d'actifs réels qui a levé l’an dernier 47 millions de dollars (lire Qant du 6 mai 2024) lors d’un tour mené par BlackRock, a déjà tokenisé plus de 3,9 milliards de dollars d’actifs pour des clients comme Apollo ou KKR.
  • EN FILIGRANE : Petit marché deviendra gros. Le marché des fonds monétaires américains tokenisés a augmenté de 71 % depuis le début de l’année. Il reste petit – moins de 7 milliards de dollars –, mais il attire de plus en plus de grands acteurs. Outre Van Eck, on trouve BlackRock, dont le fonds Buidl capitalise, à lui seul, 2,9 milliards de dollars, 42 % du marché (lire Qant du 27 mars), mais aussi Franklin Templeton et Circle, opérateur du deuxième stablecoin mondial (et premier réglementé), ainsi que deux fintechs, Superstate et Ondo.
  • À SURVEILLER : La tokenisation de la dette publique américaine. Rien ne distingue, ou presque, un stablecoin d’un fonds monétaire tokénisé si ce n’est que le deuxième rémunère ses porteurs de parts et que le premier échappe généralement à la surveillance des régulateurs financiers (à l’exception notable de Circle et quelques autres). Wall Street fait donc le pari que les fonds comme Buidl et Vbill éclipseront les stablecoins, qui pèsent aujourd’hui presque 250 milliards de dollars. Et que ce nouveau canal potentiel de distribution de la dette souveraine américaine, au moment où les investisseurs traditionnels perdent confiance dans le dollar, ne sera pas laissé aux mains de nouveaux entrants.

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