Trump et les stablecoins au cœur des inquiétudes de la BRI

Trump souffle sur les stablecoins. • Qant avec GPT-4o

La “banque centrale des banques centrales” a publié hier son rapport sur la stabilité du système monétaire international. Elle lance une alerte sur le “moment charnière” que vit l’économie mondiale, confrontée à la montée des incertitudes, la fragmentation potentielle du système monétaire international et deux technologies montantes : les stablecoins et la tokenisation.

  • La BRI estime dans son rapport annuel, publié hier, que les stablecoins n’offrent pas les garanties essentielles d’un système monétaire solide, en ne remplissant pas les critères les critères de l’unicité de la monnaie, de l’élasticité du système et de l’intégrité face aux risques financiers et criminels.
  • Leur promesse de stabilité se heurte à la réalité de modèles économiques exposés à des risques de liquidité et de crédit, avec pour conséquence en cas de crise des ventes massives d’actifs – ce qui pourrait également déséquilibrer la dette souveraine américaine, notamment.
  • Il est trop tôt pour dire si la “grande rotation” hors des actifs américains a commencé mais, déjà, la chute du dollar – quelque 10 % au cours du 1er semestre – s’explique par le rééquilibrage des portefeuilles des investisseurs non-américains.
  • L’émission de stablecoins sans supervision réglementaire constituera en tout cas, si leur usage se développe, une menace pour la stabilité financière et la souveraineté monétaire.
  • EN FILIGRANE : Tokens de tous les pays, unissez-vous. La BRI appelle à un cadre alternatif basé sur un registre unifié tokenisé, réunissant monnaie de banque centrale, dépôts bancaires et obligations d’État sur une même plateforme programmable. Il s’agit, entre les lignes, du projet Agorá, que la banque mène avec sept banques centrales et 43 acteurs privés, pour poser les fondations d’un futur système monétaire tokenisé, en opposition aux solutions privées.
  • À SURVEILLER : Fragilité de l’économie mondiale. La BRI souligne la détérioration des perspectives de croissance et la volatilité accrue des marchés financiers, principalement en raison des politiques commerciales protectionnistes des États-Unis et des tensions géopolitiques. Elle met en lumière les vulnérabilités structurelles de l'économie réelle, telles que la faible croissance de la productivité et le vieillissement de la population, ainsi que les risques fiscaux, liés à l'endettement public élevé, et les vulnérabilités macrofinancières, qui découle de la complexité du secteur financier non bancaire et de l'exposition croissante aux risques de liquidité. Ses priorités politiques, comme une politique budgétaire prudente et une réglementation financière cohérente, semblent autant de missiles lancés contre Washington.

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