D’une année sur l’autre, le déploiement supplémentaire d’algorithmes de machine learning et de modèles de deep learning se retrouve dans les prévisions de la Fédération Internationale de Robotique (IFR). Cette année encore, la convergence entre l’IA embarquée et la robotique autonome reste la technologie émergente la plus prometteuse du monde des robots.
Les trois IA des robots
Basée à Francfort sur le Main, l’IFR fédère 90 associations professionnelles nationales. Elle distingue trois approches complémentaires : l’IA analytique, générative et physique. L’IA analytique permet aux robots d’exploiter de grandes quantités de données pour s’adapter à des environnements changeants. L’IA physique, quant à elle, repose sur des simulations avancées qui permettent aux robots d’apprendre dans des environnements virtuels avant de passer à la réalité. Enfin, l’IA générative permet de développer des robots capables de générer des solutions autonomes en fonction des situations rencontrées et dotés, bien sûr, d’une interface de communication aussi avancée que ChatGPT.
Les robots humanoïdes, conçus pour imiter la morphologie et les mouvements humains, suscitent ainsi un intérêt croissant. L’objectif ultime sera de créer des robots polyvalents capables de réaliser des tâches variées, de la manutention industrielle aux services domestiques.
Pour l’heure, les fabricants se concentrent sur des robots humanoïdes dédiés à des tâches spécifiques, notamment dans l’automobile et la logistique. L’IFR souligne que leur viabilité économique reste incertaine face à des solutions robotiques déjà bien établies. Néanmoins, leur potentiel est réel pour des secteurs où la forme humaine représente un avantage fonctionnel, comme la logistique : les entrepôts ont été bâtis pour des manutentionnaires humains.
Un robot peint en vert
L’IFR met en avant le rôle essentiel des robots dans la transition vers des pratiques industrielles plus durables. Leur précision permet de réduire le gaspillage de matériaux et d’optimiser l’utilisation des ressources. Ils sont particulièrement stratégiques dans la fabrication de technologies vertes, telles que les panneaux solaires et les batteries pour véhicules électriques.
Parallèlement, les fabricants améliorent l’efficacité énergétique des robots eux-mêmes. La construction allégée des composants mobiles diminue leur consommation d’énergie, tandis que de nouveaux modes d’économie d’énergie, comme les positions de veille intelligentes, optimisent leur consommation. Enfin, les avancées en préhension biomimétique permettent une prise efficace tout en réduisant la dépense énergétique.
De nouvelles opportunités économiques
Ces tendances pourront accélérer une croissance déjà rapide, mais l’industrie reste petite. L’an dernier, les installations de robots industriels dans le monde ont atteint une valeur record : 16,5 milliards de dollars seulement. Pour grandir, elle compte sur deux facteurs non technologiques : la baisse des prix et le vieillissement de la population.
L’adoption de la robotique dans l’industrie manufacturière, en particulier parmi les petites et moyennes entreprises, reste en effet limitée par les coûts d’investissement. Pour répondre à ce défi, les modèles de Robotique en tant que Service (RaaS) permettent aux entreprises d’accéder à l’automatisation sans capital initial élevé.
En parallèle, le marché de la robotique à bas coût se développe, offrant des solutions adaptées à des besoins moins exigeants en termes de précision et de performance. Cette tendance ouvre la voie à de nouveaux secteurs d’application, comme la construction, l’automatisation de laboratoires et la logistique.
La demande est également stimulée par des crises récentes, qui ont mis en évidence la nécessité de relocaliser des capacités de production dans le contexte d’une pénurie croissante de main-d’œuvre, exacerbée par le vieillissement de la population dans des économies clés comme les États-Unis, le Japon, la Chine ou l’Allemagne. Cette tension sur le marché du travail affecte l’ensemble des chaînes d’approvisionnement.
Les robots apparaissent comme une solution potentielle. D’autant que d’ici là, la convergence avec l’IA aura joué à plein.
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