“ Faire de la France l’un des pays leader dans le domaine de l’informatique quantique au niveau international, tout en affirmant une différence du quantique français ” : les mots sont signés du Secrétaire général pour l’investissement en charge de France 2030 Bruno Bonnell. Ils illustrent l’atmosphère générale de l'événement France Quantum, dont la troisième édition s’est tenue ce mardi à Station F devant un millier de participants.
La veille, la compagnie pétrolière saoudienne Aramco a signé un accord avec la start-up française Pasqal pour installer et exploiter le premier ordinateur quantique en Arabie Saoudite. Cet ordinateur de 200 qubits sera déployé dans la seconde moitié de 2025. La collaboration vise à intégrer les capacités de calcul quantique dans les opérations d'Aramco pour résoudre des défis complexes dans le secteur de l'énergie. Un centre de recherche quantique sera également établi en Arabie Saoudite pour développer de nouveaux cas d'utilisation et promouvoir l'innovation en algorithmes quantiques.
Pascal inspire la France, la France inspire le monde
L'actualité saoudienne de Pasqal était sur toutes les lèvres hier à Station F, où on s'est également réjoui du succès grandissant de l'informatique quantique auprès des étudiants : « En trois ans, le nombre d’étudiants en licence et en master en informatique quantique a augmenté de 30%. On observe le même phénomène en intelligence artificielle » explique Bruno Bonnell. L’IA et l’informatique quantique sont liés par un impératif commun, celui de la puissance de calcul : « Si nous n’augmentons pas notre puissance de calcul, et les usages qui en découlent, la France décrochera de l’avenir scientifique de ce monde » conclut-il.
De nouveaux marchés apparaissent, comme celui des capteurs quantiques : horloges atomiques, magnétomètres… La précision extrême qu’ils offrent pourrait transformer des domaines comme la géologie, la navigation et la médecine. Citi estime que dans la seule aéronautique, le marché pourrait atteindre les 5 milliards de dollars en 2030, mais elle reconnaît que les projections sont très incertaines.
Source : Citi Global Insights
C'est maintenant aux entreprises elles-même d'agir de concert pour que la France et l'Europe puissent jouer le rôle de leaders en la matière : "L'enjeu maintenant est de savoir comment l'Europe peut se mettre en avant sur la scène internationale sur le sujet (...) , il est maintenant temps pour l'industrie quantique européenne elle-même de se projeter en tant que collectif" explique le directeur exécutif du Consortium européen de l'industrie quantique Thierry Botter.
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