Robots et IA s'invitent à Venise

Le Lunar Ark de IVAAIU City, D. R.

À la Biennale d’architecture de Venise 2025, plusieurs installations explorent l’usage croissant des robots et de l’intelligence artificielle dans la construction, la fabrication, l’exploration spatiale et la recherche sur la conscience artificielle.

Sous la direction de Carlo Ratti, la Biennale 2025 regroupe plus de 750 participants dans le cadre du thème Intelligens. Natural. Artificial. Collective. De nombreux projets relèvent de la recherche académique, avec un large recours aux technologies robotiques, à la biofabrication et à la modélisation algorithmique. Certaines installations incluent des robots destinés à apprendre de nouvelles tâches sur la durée de l’exposition, comme préparer un cocktail ou interagir avec des visiteurs.

Collaboration homme-machine dans la fabrication

Le choix d’une sélection très ouverte a conduit à une densité exceptionnelle de contenus, mais aussi à une hétérogénéité notable des approches. Malgré cela, les projets robotiques présentés à l’Arsenale offrent un aperçu précis des usages actuels et futurs de la robotique, de l’exploration spatiale à la fabrication collaborative en passant par les recherches sur les capacités cognitives des machines.

Parmi eux, la combinaison spatiale BioSuit, conçue par Dava Newman et Guillermo Trotti, présente un textile intelligent imprimé en 3D, équipé de capteurs, d’actionneurs, d’un blindage contre les radiations et de matériaux actifs. Elle permet la compression corporelle, la protection thermique et le suivi métabolique en temps réel, afin de soutenir les déplacements des astronautes sur la Lune ou Mars.

À proximité, l’installation Lunar Ark de Ivaaiu City propose un prototype d’infrastructure lunaire destinée à héberger des données essentielles en dehors de la Terre. L’assemblage et la maintenance de ce centre de données sont assurés par des systèmes robotiques, notamment un bras robotique monté sur le robot quadrupède Spot de Boston Dynamics, utilisant une communication laser optique.

Le Lunar Ark de IVAAIU City, D. R.

La Biennale présente également plusieurs exemples de coopération entre humains et machines. Le projet Co-Poiesis, dirigé par Philip Yuan et Bin He, met en scène deux robots installés dans un pavillon temporaire en bois récupéré et fabriqué par procédés robotisés. L’un des robots joue du tambour en acier en réponse aux gestes des visiteurs, tandis que le second exécute des mouvements synchronisés.

Un autre exemple est proposé par le Bjarke Ingels Group, avec une poutre de six mètres sculptée à la fois par des artisans bhoutanais et un bras robotisé. L’installation illustre la possibilité d’associer intelligence humaine et automatisation dans des tâches de fabrication, sans viser le remplacement des savoir-faire traditionnels.

Robots dotés de perception et d’interactions

Le projet Am I A Strange Loop?, développé par Takashi Ikegami et Luc Steels, s’intéresse à la notion de conscience artificielle. Il présente un robot humanoïde nommé Alter3, équipé de systèmes de perception, de traitement du langage, de mémoire et de contrôle moteur. Alter3 interagit avec les visiteurs en déplaçant ses membres et en conversant à l’aide de modèles linguistiques.

Dans le même espace, l’installation Machine Mosaic, dirigée par Daniela Rus, expose un robot maçon capable d’assembler et de démonter des mosaïques à l’aide de la vision par ordinateur. L’appareil adapte ses actions à ce qu’il perçoit, montrant l’application de l’IA dans des tâches structurées de construction.

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