Naviguer à Arc et à Dia

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The Browser Company lance Dia, un navigateur en bêta privée intégrant une IA conçue pour remplacer les outils de recherche classiques par une interface conversationnelle. Il se heurte à l’intégration de Gemini dans Chrome et préfigure les navigateurs agentiques : Comet, de Perplexity, et Neon d’Opera.

  • The Browser Company vient d’ouvrir, en bêta privée, son navigateur Dia, dont l’interface repose sur un chatbot intégré dans la barre d’adresse.
  • Construit sur Chromium, Dia adopte une approche familière avec des onglets horizontaux, mais le navigateur propose une barre latérale dédiée qui abrite un assistant IA contextuel, capable d'analyser les onglets et les sessions ouvertes, ainsi que l’historique de navigation.
  • Dia propose à l’utilisateur d’interagir directement avec ses onglets via l’IA : comparaison de sites, résumé de fichiers, réponse contextuelle ou génération de brouillons.
  • Le navigateur utilise un système de “compétences” spécialisées : une compétence shopping qui se souvient des recherches Amazon, une compétence rédaction pour Slack, etc. Baptisée “Skills”, elle peut également créer des raccourcis en code.
  • L’outil inclut en effet la personnalisation du style d’écriture, la possibilité de générer du code et un historique contextuel (sur sept jours seulement).
  • Agentivité bridée. Dia peut automatiser certaines tâches comme remplir des paniers d’achat basés sur des listes d’e-mails ou extraire des données de tableaux Notion pour envoyer des e-mails personnalisés. Cependant, ses capacités agentiques restent délibérément limitées.
  • EN FILIGRANE : Les quatre cavaliers de l’infocalypse – Google. Dia rejoint Google Chrome, Opera Neon et Comet de Perplexity, ainsi que “LLM1”, un projet encore inconnu d’OpenAI, dont on dit qu’elle voudrait racheter Chrome. Google a lancé l’intégration de Gemini dans Chrome lors de la conférence I/O 2025, en la limitant aux abonnés américains de ses formules premium, Google AI Pro et Google AI Ultra. Ceux-ci disposent d’une icône dédiée qui permet, via un chat contextuel, le résumé de contenus et la comparaison de produits.
  • EN FILIGRANE : Les quatre cavaliers de l’infocalypse – les navigateurs agentiques. Opera Neon et Comet de Perplexity, qui devraient être disponibles en fin d’année – même si Neon est officiellement “lancé” et Comet ouvert en version bêta fermée –, proposeront une refonte complète de l’expérience de navigation. Comet peut exécuter de manière autonome des tâches comme la réservation de vols, la gestion d’achats en ligne et la publication sur les réseaux sociaux. Il peut s’intégrer à plus de 800 applications et gère les onglets de manière autonome, avec des algorithmes de priorisation. Neon dispose de trois fonctions distinctes : Chat, un assistant conversationnel intégré capable de rechercher sur le web et de fournir des informations contextuelles ; Do, un moteur d’automatisation basé pour l’exécution de tâches web et Make, qui utilise des machines virtuelles cloud pour générer du contenu complexe. D’après Opera peut notamment créer des sites web, des jeux et des applications sur simple commande.


La présentation de Neon par Opera

  • À SURVEILLER : Face au monopole. The Browser Company a abandonné le développement de son précédent navigateur Arc au profit de Dia (lire Qant du 28 mai et du du 3 décembre 2024), mais ses chances restent minces. Grâce à son intégration à Chrome, Gemini pourra atteindre progressivement 3,7 milliards d’utilisateurs dans le monde. Pour bouleverser le “Google Web”, il faudra attendre l’approche plus radicale des navigateurs agentiques – ou l’intervention de la loi antitrust américaine.

L’essentiel