La start-up de robotique Physical Intelligence, basée à San Francisco, a récemment levé 400 millions de dollars (378 M€) lors d'un nouveau tour de financement, atteignant ainsi une valorisation de 2,4 milliards de dollars (2,26 Md€). Cette levée de fonds, soutenue par des investisseurs notables comme Jeff Bezos, OpenAI, Thrive Capital et Lux Capital, marque une étape cruciale pour l'entreprise, qui veut développer des modèles “d'intelligence artificielle générale” pour robots. L'objectif de Physical Intelligence est de concevoir des logiciels capables de fonctionner sur différents types de robots, sans nécessité de programmer chaque machine pour des tâches spécifiques.
Le modèle phare de la société, baptisé π0 (pi-zero), illustre cette ambition en permettant à des robots de généraliser des actions à partir d'un nombre réduit d'exemples. Les démonstrations restent très classiques : plier du linge, empaqueter des articles ou retirer des toasts d'un grille-pain. Mais elles montrent le potentiel de l’IA de Physical Intelligence pour améliorer l’autonomie et la polyvalence des robots dans des environnements domestiques et industriels, sans nécessitent de grandes quantités de données spécifiques à chaque tâche.
Physical Intelligence fait partie d’un mouvement croissant de start-up cherchant à appliquer les fondements des modèles de grande échelle, ou "foundation models", au domaine de la robotique. Ces modèles, utilisés initialement dans le traitement du langage naturel et d'autres domaines de l'IA, sont aujourd'hui explorés pour la robotique, avec l'objectif de créer des systèmes capables d'apprendre et de s'adapter à des environnements divers et imprévisibles. D'autres acteurs, comme Covariant AI (lire Qant du 12 mars), Intrinsic (filiale d'Alphabet) et Apptronik (lire Qant du 19 mars), travaillent également sur des projets similaires, le plus souvent en partenariat avec des géants technologiques comme Amazon et Nvidia. Dans ce contexte, Physical Intelligence bénéficie d’un soutien financier qui lui permet d'accélérer le développement de ses modèles de robots généralistes, avec l’ambition de repousser les limites actuelles de la robotique autonome.
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