Figure AI ambitionne de produire 100 000 robots humanoïdes d’ici quatre ans. Son CEO, Brett Adcock, a annoncé avoir signé un contrat avec un deuxième grand client, après BMW. L’identité de cette entreprise reste inconnue, mais il pourrait s’agir, d’après Forbes, de Walmart ou Amazon, deux acteurs majeurs du commerce et de la logistique.
Après avoir levé 675 millions de dollars en mars dernier (lire Qant du 1er mars 2024), Figure AI privilégie une approche ciblée en travaillant avec un nombre restreint de clients majeurs, afin d’optimiser les coûts et d’accélérer l’apprentissage de l’IA. Chaque déploiement en conditions réelles permet en effet de collecter des données essentielles pour améliorer les performances des robots.
Le modèle Figure 02, déjà en circulation chez certains clients, marque ainsi une nette progression par rapport à son prédécesseur. Initialement limité à 17 % de la vitesse humaine, il est désormais sept fois plus rapide et peut se déplacer à 1,2 mètre par seconde. Le prochain modèle, Figure 03, encore en développement, devrait être encore plus performant.
Un défi inédit pour la sécurité industrielle
Or, les premiers robots industriels étaient confinés dans des cages de protection. Un choc entre un robot métallique et un ouvrier peut, en effet, entraîner des blessures graves. Aujourd’hui, grâce aux progrès des capteurs et de l’intelligence artificielle, les robots mobiles autonomes (AMR) peuvent évoluer aux côtés des humains, mais la forme humanoïde introduit de nouveaux risques, notamment du fait de leur taille et de leur mobilité accrue.
Pour y remédier, Figure AI a annoncé la création du Center for the Advancement of Humanoid Safety, une division interne entièrement dédiée à cet enjeu. Il vise à établir des normes industrielles robustes pour garantir une cohabitation sans risque entre humains et robots.
Déficit réglementaire
Les autorités américaines, notamment l’Occupational Safety and Health Administration (OSHA), n’ont pas encore établi de réglementations spécifiques pour les robots humanoïdes. Figure AI entend combler ce vide en développant des protocoles de certification pour les batteries, les systèmes de contrôle et l’électronique de ses robots. L’entreprise prévoit de tester et d’améliorer plusieurs aspects critiques : stabilité des robots à l’arrêt et en mouvement, détection des humains et des animaux, comportement de l’IA et navigation sécurisée.
Pour renforcer la confiance du public et des entreprises, Figure AI publiera des rapports trimestriels détaillant les avancées et les correctifs en matière de sécurité. Figure a insisté sur la nécessité d’un dialogue constant avec les clients pour adapter les tests aux situations réelles.
Le marché prend ainsi le pas sur la puissance publique.
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